Audit de sécurité : un préalable indispensable à la protection des usagers
Lieux culturels, équipements sportifs, salles de spectacle, centres commerciaux, etc. : les établissements recevant du public (ERP) subissent de nombreuses tentatives d’actes malveillants. La protection des usagers est cruciale pour les directeurs de ces structures. Ils surveillent les intrusions, préviennent les vols, limitent les dégradations et préservent leurs agents des agressions. Puisqu’ils accueillent des enfants, les ERP communaux dédiés à la culture, à la garderie ou à l’enseignement doivent particulièrement redoubler de prudence.
Prendre conscience du danger
L’enquête Sivis de 2019 révèle que les établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) enregistrent en moyenne 12,2 accidents graves pour 1000 élèves sur l’année. À Montpellier, Paris ou Douai, les faits divers relatent régulièrement des intrusions dans les écoles. Les crèches, les bibliothèques et les autres ERP communaux déplorent aussi des dégradations ou des agressions.
Les parents sont préoccupés. Ils n’hésitent plus à pointer du doigt la responsabilité des gérants de ces structures publiques. Pour leurs usagers comme pour leurs agents, les directeurs doivent plus que jamais prendre cette problématique au sérieux.
Protéger les usagers
Depuis avril 2017, l’État oblige les établissements scolaires à élaborer un double plan particulier de mise en sûreté (PPMS). Pour l’instant, les ERP liés à la petite enfance ne sont pas concernés, mais l’autorité publique leur recommande tout de même fortement d’en appliquer un.
Le risque majeur
Il est défini par les catastrophes naturelles et industrielles consignées dans :
• les dossiers départementaux des risques majeurs (DDRM) ;
• les Documents d’information communaux sur les risques majeurs (DICRIM).
Son appréhension exige un travail fastidieux de tri de données.
Le risque attentat-intrusion
Il nécessite la réalisation d’un diagnostic de sécurité pointu. Il évalue l’ensemble des menaces pesant sur le site et apporte des réponses concrètes aux dangers identifiés. Selon les enjeux de l’établissement, il peut contenir :
• un contrôle strict des points d’accès ;
• la formation du personnel aux gestes qui sauvent ;
• l’installation d’une vidéoprotection en accord avec la CNIL ;
• la création d’une zone de confinement adaptée en cas d’attaque.
Identifier les menaces
Le rapport de 2018 de l’Observatoire national de la sécurité et de l’accessibilité des établissements d’enseignement (ONS) relève de graves insuffisances dans les PPMS existants. Faute d’obligation, le risque est encore plus grand pour les crèches, les bibliothèques ou les centres de loisirs n’ayant réalisé aucune étude de sécurisation. Les directeurs et leurs équipes ne perçoivent souvent que partiellement le danger.
Pour une meilleure compréhension des risques, les ERP peuvent faire appel à une agence spécialisée. Sa méthodologie d’audit de sécurité structurée testera les forces du dispositif en vigueur, mais cherchera surtout à révéler ses failles. Ce diagnostic de sécurité complet donnera à la direction toutes les clés pour créer ou corriger son PPMS.
Mettre en place une zone de confinement
Véhicule en feu devant un bâtiment, personne armée dans la rue, catastrophe naturelle, etc. : face à certains évènements non identifiés en périphérie, l’État préconise le triptyque « s’échapper, se cacher, alerter ». L’ERP abandonne alors l’évacuation et privilégie la mise à l’abri de ses usagers. Le directeur doit déterminer clairement la zone la plus sure de l’établissement.
Pour définir cet espace, l’étude de sécurisation tactique imagine de multiples scénarios d’attaques. Elle réfléchit aux chemins d’accès possibles, aux meilleures voies d’évacuation et prévoit un site de repli. Une fois ce dernier identifié, elle cartographie le lieu et suggère l’aménagement de commodités essentielles (point d’eau, toilettes, etc.). Elle évalue en plus la résistance des cloisons, des portes et des serrures face à une tentative d’intrusion violente. Dans les ERP accueillant des enfants, trois exercices annuels doivent permettre de tester cette zone de confinement.
Concevoir un PPMS réclame un véritable savoir-faire et des connaissances pointues. Sa mise en place protège les usagers et sauve des vies en cas d’accident. Le négliger peut se révéler fatal. Pour mener leur étude de sécurisation, les directeurs d’ERP peuvent se reposer sur des cabinets de conseil en sécurité et sureté et une méthodologie éprouvée.
L'audit de sécurité leur garantit une compréhension précise des enjeux propres à leur site.
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