La « culture de sécurité » est un sujet d'intérêt majeur pour CARINEL puisque nous en avons fait une priorité de notre pôle recherche & développement. Dans le cadre d'une vaste étude scientifique menée avec nos partenaires de l'Université de Paris et du Cercle de Recherche Culture & Sécurité, nous utilisons l'approche sémiotique des Sciences Humaines et Sociales pour identifier, analyser et comprendre les éléments qui contribuent à l'appréciation dans les espaces sociaux de cette fameuse "culture de sécurité".
Plusieurs notions fondamentales sont susceptibles de rentrer en dialogue lorsque l'on évoque la "culture de sécurité" envers la sûreté des personnes et des biens comme la culture, la sécurité, la sûreté, la peur, le terrorisme, le social mais encore les valeurs, les passions, les perceptions et les expressions, les négociations, le collectif et le citoyen...
Notre étude s’attache à explorer l’univers sensoriel qui gravite autour de la “culture de sécurité”, c’est à dire, la structure qui supporte et donne corps à cette notion polysémique.
L’analyse se concentre sur la “culture de sécurité” dans sa visée de sûreté des personnes et des biens afin d’identifier, au prisme de son développement, sa valeur appréciative en tant que sujet de négociation dans différents espaces sociaux au regard des discours et des pratiques des acteurs de la sécurité et de la sûreté.
Les objets d’intérêts sont les documents institutionnels et professionnels stratégiques qui contribuent au développement de la "culture de sécurité" ainsi que les observations in situ dans le cadre des grounded theory pour être au plus proche de la réalité.
Cela consiste à caractériser une approche systémique de la “culture de sécurité" et tenter d’en mesurer l’appréciation, l’appropriation et le partage de cette dernière face aux effets de sens sur les modalités de vie, de peur et de liberté.
Afin d’identifier les structures qui interviennent dans la phase de construction d’une “culture de sécurité" et analyser, par l’intermédiaire d’une sémiotique des situations, les interactions face à celle-ci dans plusieurs organisations, la méthode retenue propose d’évaluer les interactants confrontés à des signes / objets de sûreté pour prendre en compte dans la construction et la réception du sens, de la dimension technique et sensible des appareils de transmission du sens . (FABBRI, 2008).
L’analyse sur le plan du contenu et le plan de l’expression des éléments relatifs à la conception et la perception d’une “culture de sécurité ” par les citoyens permet de cerner les marqueurs linguistiques qui construisent et déconstruisent l'argument sécuritaire afin de circonscrire les différentes formes de manifestations et modulations de la peur ainsi que la manière dont celles-ci modalisent les actions et les perceptions des sujets.
Il s'agit également d'interpréter l’efficacité symbolique du langage dans le développement de la "culture de sécurité" envers la sûreté capable de transformer les actions et les situations pragmatiques. (FABBRI, 2008)
L’intérêt d’une recherche sémiotique sur la "culture de sécurité" est de pouvoir étudier outre son niveau de maturité et sa capacité d’engagement et d’acculturation, les relations sous-jacentes à sa manifestation (GREIMAS).
Si ce à quoi j’accorde toute mon attention relève de la production de sens d’un engagement collectif envers la sûreté alors quelles sont les entrées d’analyses pertinentes à prioriser dans la recherche ? Faut il partir de la compétence des actants ? Des objets qui modalisent l’espace social ? De la négociation des valeurs en dialogue avec la “culture de sécurité”?
Il est certain que les signes / objets à l’origine de la manifestation d’une “culture de sécurité" devront être identifiés puis analysés au regard de leurs caractéristiques textuelles, verbales, tactiles et interactionnelles.
Une autre interrogation réside au niveau de la place qu’il faut accorder à la notion de “culture” et hors de la formule “culture de sécurité” ? Si cette dernière peut être liée à la performativité du langage, la culture de l’homme aux frontières des formes de vie, peut tout aussi bien nous intéresser dans la mesure ou celle ci opère avec l'autoconscience culturelle, qui explique dans telle ou telle mesure tel changement des orientations normatives -c'est à dire des prescriptions et des interdits- (LOTMAN & OUSPENSKI). Ainsi, peut on explorer la "culture de sécurité" comme pratique culturelle à la fois extra et intra normative ?
Vous êtes acteur de la sécurité et de la sûreté, responsable de site ou P.DG ?
Nous vous invitons à rejoindre l'enquête qualitative en vous manifestant ici : https://www.carinel.com/enquete-culture-de-securite
Les apports théoriques et pratiques permettront aux bénéficiaires de saisir le processus d’imbrication possible entre les mesures de sûreté déployées, le sentiment de sécurité et l’engagement vers une « culture de sécurité ». Le CRCS a pour vocation d'animer des groupes de réflexion spécifiques à la « culture de sécurité » et favoriser l’association de la recherche et de l’expérience professionnelle en capitalisant sur votre expérience métier. Pour plus d'information, vous pouvez nous écrire ici: cercle@crcs.fr
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